Cette semaine je voudrais partager un message du Elder
F. Burton Howard :
« Je pense que le mariage éternel ne peut pas s’obtenir sans engagement de
le réussir. Ce que je sais à ce sujet, je l’ai appris, pour la plupart, de ma
femme. Il y a maintenant presque 47 ans que nous sommes mariés. Dès le début,
elle a su ce qu’elle voulait.
Quand nous avons démarré, nous étions de
pauvres étudiants, mais je pourrais illustrer sa vision de notre mariage au
moyen d’un service d’argenterie. Comme c’est la coutume, lorsque nous nous
sommes mariés, ma femme a déposé une liste de mariage dans un grand magasin
local. Au lieu d’indiquer tous les pots, casseroles et appareils ménagers dont
nous avions besoin et que nous espérions recevoir, elle a choisi un autre
procédé. Elle a demandé de l’argenterie. Elle a choisi un modèle et le nombre
de pièces, elle a indiqué les couteaux, les fourchettes et les cuillères sur la
liste de mariage, et rien d’autre. Pas de serviettes, pas de grille-pain, pas
de télévision, simplement des couteaux, des fourchettes et des cuillères.
Le jour du mariage est arrivé et est passé.
Nos amis et ceux de nos parents ont apporté des cadeaux. Nous sommes partis
pour une brève lune de miel et avons décidé d’ouvrir les présents à notre
retour. Lorsque nous l’avons fait, nous avons eu un choc. Il n’y avait pas un
seul couteau ni une seule fourchette dans le tas. Nous avons plaisanté à ce
sujet et avons poursuivi notre vie.
Deux enfants sont nés pendant que nous
faisions nos études de droit. Nous en étions à un sou près. Mais lorsque ma
femme travaillait à temps partiel dans un jury ou que quelqu’un lui donnait
quelques dollars pour son anniversaire, elle les mettait discrètement de côté,
et, lorsqu’il y avait assez, elle allait en ville acheter une fourchette ou une
cuillère. Il nous a fallu plusieurs années pour accumuler suffisamment de
couverts pour pouvoir les utiliser. Lorsque, finalement, nous avons eu un
service pour quatre personnes, nous avons commencé à inviter des amis à dîner.
Avant leur arrivée, nous avions une petite
discussion à la cuisine. De quels ustensiles allions-nous nous servir : ceux en
inox, cabossés et dépareillés ou l’argenterie spéciale ? À cette époque-là, je
votais souvent pour l’inox. C’était plus facile. On pouvait simplement les
jeter dans le lave-vaisselle après le repas, et ça suffisait. En revanche, l’argenterie
donnait beaucoup de travail. Ma femme la dissimulait sous le lit, à un endroit
où les cambrioleurs ne la trouveraient pas facilement. Elle avait insisté pour
que j’achète un tissu anti-ternissure pour l’emballer. Chaque pièce était dans
une housse séparée et il n’était pas facile de rassembler tous les couverts.
Lorsque nous utilisions l’argenterie, il fallait la laver à la main, la sécher
pour qu’elle ne se tache pas, et la remettre dans les housses pour qu’elle ne
ternisse pas, l’emballer et la cacher soigneusement pour qu’on ne nous la vole
pas. Si on découvrait la moindre ternissure, je filais acheter un produit pour
l’argenterie et, ensemble, nous frottions soigneusement pour enlever les
taches.
Avec les années, le service s’est complété,
et j’ai observé avec étonnement le soin que ma femme y apportait. Elle n’a
jamais été de nature à se fâcher facilement. Je me souviens pourtant du jour où
l’un de nos enfants a réussi à mettre la main sur une des fourchettes en argent
et a voulu s’en servir pour retourner le jardin. Cette tentative a suscité un
regard enflammé et un avertissement : il n’en était pas question. Jamais!
J’ai remarqué que l’argenterie n’est jamais
partie aux nombreux repas de paroisse que ma femme a préparés, n’a jamais
accompagné les multiples repas qu’elle a faits et envoyés aux malades ou aux
nécessiteux. Elle ne nous a jamais accompagnés en pique-nique ou en camping. En
fait, elle n’est jamais allée nulle part ; et, avec les années, elle n’est même
pas venue très souvent sur la table. Certains de nos amis ont été soupesés et
n’ont pas fait le poids, sans même le savoir. Ils ont eu droit à l’inox quand
ils sont venus dîner.
Puis est venu le moment où nous avons été
appelés à partir en mission. Je suis rentré à la maison un jour et ai appris
qu’il fallait louer un coffre-fort pour l’argenterie. Elle ne voulait pas
l’emporter avec nous. Elle ne voulait pas l’abandonner ni la perdre.
Pendant des
années, j’ai pensé qu’elle était simplement un peu excentrique, puis un jour,
je me suis rendu compte qu’elle savait depuis très longtemps quelque chose que
je commençais seulement à comprendre. Si l’on veut que quelque chose
dure à jamais, il faut le traiter autrement. On le protège. On
ne le maltraite jamais. On ne l’expose pas aux éléments. On n’en fait pas
quelque chose de commun ou d’ordinaire. Si jamais il se ternit, on le polit
avec amour jusqu’à ce qu’il brille comme s’il était neuf. Il devient spécial
parce qu’on l’a rendu tel, et il devient plus beau et prend davantage de valeur
avec le temps.
Le mariage éternel est exactement comme ça.
C’est exactement ainsi que nous devons le traiter. » (F. Burton Howard; Le mariage éternel, Conférence Général Avril 2003)
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